1 2 0 – Rembobiner le fil de l’eau

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Il vaudrait mieux que je n’aie pas le choix
de vivre ou de mourir, même aux abois :
fascisme triomphant, cancer du foie,
planète en feu mais pompiers hors-la-loi.
Il vaudrait mieux qu’à l’heure où je chancelle,
cherchant mes rimes au pied des citadelles,
je reste coi, fidèle aux infidèles,
quêtant l’émeute, fuyant à tire d’ailes.
Il vaudrait mieux qu’aux nuits de pleine lune,
foi de solstice il y en ait plus d’une,
Qu’un trait de flûte crevant la peste brune
tranche aux jarrets mes rêves de fortune.
Il vaudrait mieux qu’au seuil du carrefour
j’hésite enfin pour un dernier détour.
Que d’un côté se ranime l’amour
et que de l’autre le fou prenne la tour.
Il vaudrait mieux qu’au balcon du hasard,
jetant ma gourme au pied des maquisards,
je rembobine vers un destin bizarre
le fil de l’eau qui coule au Pont des Arts.
Il vaudrait mieux que toute drogue bue
et le flacon brisé au coin de la rue,
je parte en douce comme je suis venu,
comme un bébé placide, et puis tout nu.

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