107 – La cage

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Oui c’est sûr, après tant d’années si sûres,
à ma cage je m’étais habitué.
Eau et grains, c’était là ma nourriture :
hors des grilles, point de liberté.
Quand soudain, sortie de sa triste manche,
une main d’humain active la serrure (satanée serrure).
Et c’est face à un ciel d’un beau bleu pervenche
que s’ouvre la porte sur un air bien trop pur.
Mais cet air-là, ni ne le chante ni le respire,
alors pas la peine de me changer de place !
Si vous ne voulez pas que j’explose en plein vol,
ne posez pas ma cage au bord de cette fenêtre !
(trop tard, il l’a fait).
Non, non, non, n’ouvrez pas les volets,
Non, n’ouvrez pas les volets.
Non, n’ouvrez pas les volets.
(trop tard, il l’a fait).
Oui, c’est dur, au seuil des années futures,
de poser ses deux pattes bien à plat sur le palier (maudit palier).
Je n’ose réclamer un peu plus de fermeture
et nulle de mes plumes ne me dit d’avancer.
Maintenant, toujours du fond de sa manche,
une main d’humain me pousse dans le vide (la cage n’est pas vide).
Bien sûr la cage est libre, elle tient là sa revanche,
mais si libre est sa chute, de rien je ne décide (ni de près ni de loin).
Plus de grille, plus de seuil, y’ a plus qu’à m’envoler.
Tout est en place pour que je crève l’espace.
Je me vois surplomber la ville et ses forêts
mais vu qu’ j’y suis pas né, y’a des chances qu’on m’en chasse
(je dois faire du sur-place).
Je suis libre, mais pas de me poser.
Je suis libre, mais pas de me poser.
Je suis libre, mais pas de me poser.
(le prix de la liberté)
Oui c’est sûr, après tant d’années si sûres,
à ma cage je m’étais habitué.
Eau et grains, c’était là ma nourriture :
hors des grilles, point de liberté.

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