19 – La maison sur la falaise

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J’ai cheminé dans ma mémoire,
je ne me souviens plus
des sillons dans la pierre noire
où ma bouche avait bu.
Et j’ai vu
son corps nu
avant l’orage
et l’horizon flambait.
De la maison sur la falaise
où elle disait habiter
elle n’avait plus la clé.
Et comme une enfant égarée
blottie dans un grenier
j’ai dû la consoler.
Trop longtemps elle a cru savoir,
alors elle ne sait plus
déchiffrer quand revient le soir
les lignes disparues.
Elle a dit :
« C’est fini,
cette maison
ne m’abritera plus. »
Lorsque l’orage a éclaté,
déchiquetant le ciel,
il nous a trouvé là,
complètement nus sous la pluie,
enlacés, inondés,
sur le point de danser.
Un homme, une femme sans histoire
se sont reconnus.
Ils se sont aimés sans miroir,
puis le jour est venu.
Sans se blesser,
se sont quittés
sur le chemin,
et l’horizon souriait.
Elle est partie vers la cité
que j’avais désertée
et qui la fascinait.
Et la maison sur la falaise,
j’ai dû la partager
avec les araignées.
J’ai cheminé dans ma mémoire (…),
des sillons dans la pierre noire (…).
(…) Je ne me souviens plus
(…) où ma bouche avait bu.

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