81 – Drôle à pleurer

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J’ai donné tout ce que j’avais
et même un peu plus.
Mais le bateau est parti sans moi
me laissant tout seul au bar de l’écluse.
Je regarde au fond des cendriers
bon sang quel dommage
sachant tout ce que je sais
d’être resté si longtemps si sage.
Tête pleine et poches vides,
laissant refroidir le café,
je n’ai plus rien à vendre
que mon porte monnaie.
Et c’est,
et c’est
drôle à pleurer.
(bis)
(Alors)
j’ai tracé creusé le chemin
qui mène à la ville.
Rubis et parfums d’Orient,
j’ai brûlé mes nuits bien au-delà de mille.
(Et maintenant)
pieds nus et soudé aux esclaves,
sur le chemin de halage,
je tire la barque des opulents
qui offrent le thé à des femmes sans âge
Pleine lune et soleil vide,
je renverse la tasse de thé
depuis que les nantis
font sa publicité.
Et c’est,
et c’est
drôle à pleurer.
(bis)
(Depuis)
j’ai rédigé de très épais rapports
sur un peu toutes les choses.
Mais la décision s’est prise sans moi
de m’écarter des plus belles roses.
(Alors)
j’ai saisi, avec mes esprits,
mon bâton et ma gourde.
Et la direction s’est perdue sans moi :
il faut se perdre coûte que coûte.
Regard noir et chemise blanche,
laissant s’effacer les reflets,
je garde mes miroirs
pour la mendicité.
Et c’est,
et c’est
drôle à pleurer.
(bis)

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