84 – A quoi bon (pas la peine)

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Un jour j’ai cessé de courir
et je me suis enfin posé sur mes deux pattes.
J’ai regardé autour de moi
et j’ai trouvé cette planète bien trop plate.
C’est pas la peine de ralentir
si c’est pour ramper comme un cul-de-jatte.
À quoi bon le repos
s’il me courbe le dos,
et s’il me fige les os ?
Pas plus tard qu’à dix kilomètres
d’ici j’entends gronder un bel orage.
Mais je suis assis sous un ciel
abandonné par les plus noirs de ses nuages.
C’est pas la peine de s’exposer
si la nature oublie de se montrer sauvage.
À quoi bon le silence
s’il envahit l’absence
et s’il masque la violence ?
En reprenant bientôt la route
je vais sans doute retrouver ma vieille place.
En abolissant les miroirs
j’avais pourtant cru déserter le face à face.
C’est pas la peine de réfléchir
si c’est pour qu’une trace efface une autre trace.
À quoi bon le détour
s’il ressemble au retour
et s’il est la nuit du jour ?

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