85 – Tout comme prédit

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Descendant de la montagne
ou bien traversant les montagnes,
ils n’ont plus d’ennemis, Même pas de fusils.
Comme ils s’approchent de la ville,
ils croient les armes inutiles.
Ils se sont bien battus,
mais ils sont vaincus.
Les enfants ne volent pas plus de pommes,
et les femmes tiennent la main des hommes.
Quelques uns tirent des mules.
La plupart vont sans scrupule.
Ils abordent les faubourgs
d’un pas lourd.
A nous toutes les richesses !
A eux toutes les détresses !
Et que tremblent les vieux prêtres
derrière les fenêtres …
Les enfants ne veulent pas savoir
d’où les riches tirent tous leurs pouvoirs.
La révolte fut silencieuse.
L’avancée fut insidieuse.
Mais la voilà sous vos yeux
l’armée des gueux.
Ils s’installent dans vos salles.
Ils font faner les pétales.
Ils pénètrent vos cuisines,
l’âme assassine.
Les enfants s’emparent des casseroles
Et les hommes font main basse sur les alcools.
Les faibles ont repris des forces,
se rient des règles et des entorses.
Mais les bourgeois sont en émoi :
ils comptent leurs doigts.
Il va falloir partager.
Il n’est plus temps de soulager
ni même d’exercer le pouvoir
sans rien savoir.
Les enfants ramassent les sarcasmes
et les hommes tiennent la main des femmes.
C’est fini, la ville est envahie
Tout comme prédit …

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